La rupture du ligament croisé antérieur

Le ligament croisé antérieur, un stabilisateur essentiel du genou

Le ligament croisé antérieur (LCA) est l’un des quatre principaux ligaments du genou. Situé au centre de l’articulation, il joue un rôle fondamental dans la stabilité du genou en empêchant le tibia de glisser vers l’avant par rapport au fémur et en contrôlant les rotations.
Très sollicité lors des activités sportives impliquant des changements de direction, des arrêts brusques ou des sauts, le LCA est particulièrement exposé aux ruptures. Sa lésion entraîne une instabilité du genou, pouvant limiter la pratique sportive et gêner les gestes de la vie quotidienne.
En fonction de l’âge, du niveau d’activité et des attentes du patient, le traitement peut aller de la rééducation fonctionnelle à la chirurgie reconstructrice, qui vise à restaurer la stabilité articulaire et à prévenir l’usure prématurée du genou.

Quels symptômes ?

Voici les symptômes typiques d’une rupture du ligament croisé antérieur (LCA), tels que les patients peuvent les ressentir :
    •    Craquement ou claquement entendu et ressenti au moment du traumatisme.
    •    Douleur vive et immédiate dans le genou.
    •    Sensation d’instabilité ou de “genou qui lâche”, surtout lors des changements de direction.
    •    Apparition rapide d’un gonflement (hémarthrose) dans les heures qui suivent.
    •    Limitation de la mobilité, avec difficulté à plier ou tendre complètement le genou.
    •    Dans les jours/semaines qui suivent : instabilité persistante, parfois accompagnée de douleurs à l’effort ou de gênes lors de la marche, de la course ou des activités sportives.

Après plusieurs séances de rééducation, ces symptômes diminuent progressivement et peuvent parfois disparaitre complètement jusqu'à devenir asymptomatique. Mais l'absence de ligament croisé  peut à son tour engendrer des lésions méniscales, des lésions cartilagineuses et à long terme de l’arthrose. En fonction de chaque patient, il faut discuter avec le Dr Vivona de l'intérêt ou non d'une ligamentoplastie.

Facteurs favorisants

1. Facteurs liés au patient
    •    Morphologie du genou 
    •    Hyperlaxité ligamentaire 

2. Facteurs liés à l’activité physique
    •    Pratique de sports pivot-contact
    •    Gestes sportifs mal maîtrisés 
    •    Manque de préparation musculaire 

3. Facteurs de fatigue et d’environnement
    •    Fatigue musculaire 
    •    Mauvais équipement 
    •    Sol ou terrain glissant/irrégulier 

Examens complémentaire

  • Une radiographie pour éliminer une fracture,
  • Une IRM 

Quels traitements ?

Les facteurs influençant le choix thérapeutique

  • L’âge : plus le sujet est jeune, plus grande est la nécessité de reconstruire son ligament croisé antérieur.
  • Le sport pratiqué et le niveau de compétition 
  • Le degré de laxité initiale est aussi un facteur important  
  • L’état des ménisques : l’existence d’une lésion méniscale, surtout si le ménisque peut être conservé (au besoin par une suture), constitue un argument en faveur d’une réparation du ligament croisé antérieur. La conservation des ménisques, que favorise la stabilisation du genou, est le meilleur moyen de prévenir le risque d’arthrose ultérieure.
  • L’état du genou avant l’accident : les conséquences d’une rupture du LCA ne sont en effet pas les mêmes si le genou blessé était indemne jusqu’au jour de l’accident, ou s’il présentait déjà une arthrose ou avait été précédemment opéré, pour une méniscectomie par exemple. L’indication d’une éventuelle intervention doit tenir compte de cet état. 

Le traitement médical

Il est envisagé chez certains patients, notamment s’ils sont peu sportifs ou âgés, ou si l’instabilité est faible.
    •    Rééducation fonctionnelle : renforcement musculaire (quadriceps, ischio-jambiers), travail de proprioception et d’équilibre.
    •    Adaptation des activités : éviter les sports pivot-contact (football, rugby, ski, basket, handball…).
    •    Port éventuel d’une orthèse pour stabiliser le genou lors de certaines activités.

Objectif : retrouver un genou stable au quotidien, même sans chirurgie.

Le traitement chirurgical

Quand ?

Contrairement à ce qui se pratiquait il y a une quinzaine d’année, il n’y a pas d’urgence à traiter la rupture du ligament croisé antérieur. En effet, opérer en urgence, sur un genou douloureux et inflammatoire expose à un certain nombre de complications (algodystrophie, raideur) qui, finalement, retarde la récupération.

Pour cette raison, nous préférons mettre en place un traitement fonctionnel au départ et pratiquer l’intervention chirurgicale, si elle est décidée, à distance de l’entorse lorsque le genou est indolore, sec et mobile.

Comment ?

Le LCA n’ayant pas de potentiel de cicatrisation, il n’est pas « réparable » : le principe de la chirurgie est de le remplacer (ligamentoplastie). Le nouveau ligament provient d’une greffe prélevée chez le patient lui-même.

Plusieurs greffes peuvent être utilisées :

  • Tendon rotulien (Kenneth Jones)
  • Tendons de la patte d’oie (DIDT)

L’intervention se déroule sous arthroscopie, c’est à dire qu’une caméra est introduite dans le genou afin de guider le positionnement de la greffe et de permettre sa fixation.

Les renforts externes pour ligaments croisés

La chirurgie des ligaments croisés avec renforts externes est une approche avancée, particulièrement bénéfique pour les sportifs et les jeunes qui présentent un risque élevé de blessures répétitives. 

En complément, une reconstruction du ligament antérolatéral (LAL) est réalisée pour créer une plastie antérolatérale. Ce renfort externe ajoute une stabilité anti-rotatoire essentielle, réduisant le risque de nouvelles blessures.

Suites opératoires

L’appui est autorisé immédiatement après l’opération.

La rééducation est un élément très important du traitement et débute dès le lendemain de l’intervention. Elle se fait en général chez un kinésithérapeute en ville suivant un protocole bien particulier.

La reprise sportive se fait progressivement en commençant par le vélo et la natation un mois et demi après l’opération, puis la course à pieds à 3 mois pour finir par les sports dits «pivots» à 6 mois. La reprise de la conduite est possible au bout de 3 semaines. L’arrêt de travail est de 1 mois et demi pour un travail « sédentaire » jusqu’à 3 mois pour un travail plus exigent physiquement (bâtiment,…).

Rééducation après ligamentoplastie du LCA

Suites immédiates (0 – 2 semaines)

  • Hospitalisation courte : ambulatoire
  • Douleur et gonflement : contrôlés par médicaments, glace et attelle de cryothérapie
  • Appui au sol :  autorisé tout de suite avec béquilles.
  • Mobilisation : on encourage à plier et tendre doucement le genou dès le début.

Objectifs :

  • limiter la douleur et l’œdème,
  • retrouver l’extension complète (genou qui s’étend bien),
  • commencer à plier progressivement,
  • activer le quadriceps.

Phase de récupération précoce (2 – 6 semaines)

Rééducation intensive avec le kinésithérapeute.

  • Objectifs :
  • retrouver la mobilité complète,
  • renforcer les muscles de la cuisse (quadriceps, ischio-jambiers),
  • travailler la marche normale sans béquilles,
  • contrôler le genou (proprioception).

Activités autorisées : vélo doux, exercices sans charge excessive.

Phase de consolidation (6 semaines – 4/5 mois)

Le genou est plus stable et moins douloureux.

Objectifs :

  • renforcer la musculature,
  • améliorer l’équilibre et la coordination,
  • reprendre des activités physiques progressives (vélo, natation, musculation adaptée).

Course en ligne droite : souvent autorisée entre 3 et 4 mois.

Phase de reprise sportive (5 – 9/12 mois)

Travail spécifique selon le sport :

  • changements de direction,
  • sauts,
  • pivots.
  • Tests de stabilité et de force comparés au genou sain.

Retour aux sports pivot-contact (football, rugby, ski, handball, etc.) : vers 9 à 12 mois, uniquement si les tests sont bons.

Points clés pour les patients

  • La rééducation est aussi importante que l’opération.
  • La récupération prend du temps : pas de précipitation pour éviter les récidives.
  • Le suivi médical et kiné est indispensable.

Les objectifs sont :

  1. genou indolore,

  2. mobilité complète,

  3. force musculaire équilibrée,

  4. stabilité parfaite.

  • Quels risques ?
  • Les complications sont rares. Elles sont liées à l’anesthésie et à l’acte opératoire. Votre chirurgien vous les exposera. On peut citer entre autre des douleurs sur le site de prélèvement du transplant, la phlébite, l’hématome ou encore une infection. Il faut également citer le « cyclop syndrome » qui correspond au développement d’un nodule fibreux cicatriciel au pied de la ligamentoplastie qui bloque l’extension complète. Une arthroscopie est nécessaire pour retirer le nodule fibreux.
  • Enfin, à l’occasion d’un nouvel accident le ligament réparé peut se rompre, il n’est pas plus solide que le LCA natif.
  • La rupture du LCA et l’instabilité secondaire du genou qui en découle sont générateurs d’arthrose.
    La chirurgie ligamentaire du genou permet de diminuer ce risque d’évolution arthrosique. Mais l’arthrose sera toujours plus importante que s’il n’y avait pas eu de rupture du LCA.
  • Rassurez-vous, notre équipe chirurgicale connaît bien ces complications et fait en sorte de les éviter.

Le Dr Vivona est soucieux d’améliorer sans cesse la prise en charge de ses patients, c’est pourquoi en cas de problème ou simplement si vous avez une question relative à votre intervention, n’hésitez pas à lui en parler.