Les lésions méniscales
Les lésions méniscales sont des pathologies courantes qui touchent l'articulation du genou, pouvant entraîner des douleurs significatives et des limitations fonctionnelles. Au Pôle Aixois de Chirurgie Articulaire et Sportive (PACAS), situé à Aix en Provence, le Dr Vivona prend à charge les patients avec des pathologies méniscales.
Comprendre les lésions méniscales du genou
Qu’est-ce que les ménisques ?
Le genou possède deux ménisques : interne et externe
Ce sont de petits coussins de cartilage fibreux, en forme de croissant, situés entre le fémur (au-dessus) et le tibia (en dessous).
À quoi servent-ils ?
Amortisseur
- Ils répartissent les pressions lors de la marche, de la course ou des sauts.
- Sans ménisque, l’usure du cartilage est plus rapide.
Stabilité
Ils aident à stabiliser le genou, surtout lors des mouvements de pivot.
Lubrification et nutrition du cartilage
Ils participent à la bonne circulation du liquide synovial, essentiel pour nourrir et protéger le cartilage.
Protection du cartilage
En absorbant et répartissant les contraintes, ils retardent l’apparition de l’arthrose.
Que se passe-t-il en cas de lésion ?
Douleurs, gonflements, blocages ou sensations d’accrochage.
👉 En résumé :
Les ménisques sont de véritables amortisseurs et stabilisateurs naturels du genou.
Les préserver au maximum est essentiel pour la santé à long terme du cartilage.

Causes des lésions méniscales
Les lésions méniscales peuvent être causées par plusieurs facteurs, notamment :
- Traumatisme Aigu : Un mouvement brusque, une torsion excessive ou un impact direct peuvent provoquer une déchirure du ménisque. Les sports comme le football, le basketball et le ski sont souvent associés à ce type de traumatisme.
- Vieillissement : Avec l'âge, les ménisques perdent leur élasticité et deviennent plus susceptibles aux déchirures. L'usure progressive peut entraîner des déchirures même sans traumatisme direct.
- Activités Répétitives : Les mouvements répétitifs, notamment ceux impliquant des flexions et des extensions du genou, peuvent contribuer à l'usure du ménisque et à l'apparition de lésions.
Symptômes des lésions méniscales
Douleur du genou
Localisée le plus souvent à l’interligne articulaire (côté interne ou externe selon le ménisque touché).
Déclenchée par la marche, les flexions, les rotations, ou en s’accroupissant.
Gonflement (épanchement articulaire)
Parfois immédiat après un traumatisme, ou progressif après un effort.
Craquements / accrochages
Sensation que « quelque chose bloque » dans le genou.
Blocage articulaire
Dans certaines déchirures, le genou peut rester coincé en flexion, empêchant de tendre complètement la jambe.
Instabilité / gêne fonctionnelle
Impression que le genou ne suit pas bien, surtout dans les pivots ou la descente des escaliers.
Évolution
Certaines lésions restent tolérables avec une simple gêne.
D’autres provoquent des douleurs chroniques et favorisent à long terme l’arthrose du genou si une partie importante du ménisque est perdue.
Diagnostic des lésions méniscales
1. Interrogatoire
Le médecin commence par poser des questions sur :
- le mode de survenue : traumatisme (torsion, sport, accident) ou usure progressive,
- les symptômes : douleur, craquements, blocages, gonflements, instabilité,
- la gêne dans la vie quotidienne ou le sport.
2. Examen clinique
Le médecin examine le genou :
- Douleur à la palpation de l’interligne articulaire (côté interne ou externe),
- Tests spécifiques (ex. test de McMurray) qui cherchent à reproduire douleur ou blocage,
- Évaluation de la mobilité et de la stabilité du genou.
3. Examens complémentaires
- Radiographies : souvent normales, mais utiles pour rechercher une arthrose associée.
- IRM : examen de référence, permettant de visualiser directement les ménisques et de confirmer la déchirure.
- Arthroscanner : Il peut être utilisé pour confirmer le diagnostic et planifier le traitement.
Traitement des lésions méniscales :
1. Traitement non chirurgical (souvent en première intention)
Indiqué surtout pour :
- petites lésions,
- patients peu gênés,
- lésions dégénératives liées à l’usure.
Mesures proposées :
- Repos relatif et adaptation des activités (éviter les mouvements de pivot/accroupissement).
- Glace et anti-inflammatoires en cas de douleur ou gonflement.
- Kinésithérapie : renforcement musculaire (quadriceps, ischios), proprioception, gain de mobilité.
- Infiltration (corticoïdes ou visco-supplémentation) dans certains cas.
2. Traitement chirurgical
En cas de :
- douleurs persistantes malgré le traitement médical,
- blocages mécaniques,
- lésion instable gênante,
- association avec une autre lésion (ex : rupture du LCA).
Techniques possibles (sous arthroscopie) :
Méniscectomie partielle
- On enlève uniquement la partie abîmée du ménisque.
- Avantage : récupération rapide.
- Inconvénient : perte partielle de la fonction méniscale → risque d’arthrose à long terme
Suture méniscale (méniscopexie)
- On répare le ménisque avec des fils.
- Possible surtout chez les patients jeunes et sportifs, et si la lésion est dans une zone bien vascularisée.
- Avantage : préserve le ménisque → meilleure protection du cartilage.
- Inconvénient : rééducation plus longue, immobilisation relative au départ.
3. Suites
Après méniscectomie partielle : marche rapide, reprise activités courantes en quelques jours/semaines.
Après suture méniscale : protocole plus progressif, appui et flexion limités au début, sport de pivot-contact possible après plusieurs mois.
En résumé
Toutes les lésions méniscales ne nécessitent pas une opération.
On privilégie la préservation du ménisque chaque fois que possible.
Le choix du traitement dépend de :
- l’âge,
- le type de lésion,
- le niveau d’activité,
- les symptômes.
Qu'est-ce que l'arthroscopie du genou ?
L'arthroscopie du genou est une technique chirurgicale minimale invasive utilisée pour traiter les lésions méniscales. Cette procédure permet au chirurgien de visualiser l'intérieur du genou et de traiter les lésions en utilisant des instruments spécialisés insérés à travers de petites incisions.
- Anesthésie : L'arthroscopie est réalisée sous anesthésie générale ou loco-régionale, selon les besoins du patient et les préférences du chirurgien.
- Chirurgie Ambulatoire : Dans la plupart des cas, l'intervention est réalisée en chirurgie ambulatoire, permettant au patient de rentrer chez lui le jour même, sauf contre-indication.
L’opération chirurgicale du genou
Lors de l'arthroscopie du genou :
- Retrait de la Portion Malade : Le chirurgien retire la partie endommagée du ménisque pour soulager la douleur et améliorer la fonction du genou. Cette procédure aide à réduire les symptômes et à restaurer la mobilité.
- Suture du Ménisque : Dans certains cas, une suture du ménisque peut être effectuée pour préserver autant de tissu méniscal que possible. Cette technique est souvent utilisée dans les déchirures situées sur la partie périphérique du ménisque, où la guérison est plus probable.
Réhabilitation post-opératoire
Après l'arthroscopie, une réhabilitation appropriée est essentielle pour optimiser la récupération :
- Auto-Rééducation : Dans la plupart des cas, une auto-rééducation suffit pour restaurer la fonction du genou. Les exercices recommandés incluent la contraction isométrique du quadriceps et la mobilisation du genou pour maintenir la flexibilité et la force musculaire.
- Rééducation Professionnelle : Parfois, une prise en charge par un kinésithérapeute peut être nécessaire pour une réhabilitation complète. Les séances de rééducation peuvent inclure des exercices de renforcement musculaire, de coordination et de rééducation fonctionnelle.
Complications potentielles de l'arthroscopie du genou
Bien que les complications après une arthroscopie du genou soient rares, il est important d'en être conscient :
- Phlébite : Formation de caillots sanguins dans les veines des jambes, pouvant nécessiter un traitement anticoagulant pour éviter des complications graves.
- Hématome : Accumulation de sang sous la peau, pouvant entraîner une douleur et nécessiter un drainage si nécessaire.
- Infection : Bien que rare, une infection peut survenir après la chirurgie et nécessiter un traitement antibiotique pour éviter des complications supplémentaires.
- Algodystrophie : État douloureux chronique pouvant se développer après l'intervention, nécessitant une prise en charge spécialisée.
- Douleurs Résiduelles : Certaines personnes peuvent ressentir des douleurs persistantes malgré la chirurgie. Ces douleurs peuvent être gérées avec des médicaments et des thérapies complémentaires.